rue-des-rosiers-afp-jacques-demarthon © AFP / Jacques Demarthon Attentat de la rue des Rosiers le 9 aout 1982

Définir le terrorisme

La diversité des organisations qualifiées de « terroristes », celle des contextes (idéologique, social, organisationnel…) dans lesquelles elles opèrent rendent difficile toute définition stable. C’est d’autant plus vrai que le terrorisme évolue et que la plupart de ses organisations réfute, à tort ou à raison, cette étiquette, préférant parler de « combattants », « révolutionnaires » ou « djihadistes ». Ajoutons que l’acte terroriste n’est pas forcément le seul moyen utilisé par ces organisations qui emploient d’autres actions économiques, politiques et militaires.

Enfin, l’absence de définition juridique universelle a, depuis le XIXe siècle, facilité les formes d’instrumentalisation de l’expression, parfois utilisées par des régimes non démocratiques afin de justifier la répression de leurs opposants. D’où la persistance de formes de suspicion quant à la pertinence du terme.

Niger-mémorial
Le 19 septembre 1989, le vol UTA 772 DC10 de la compagnie française UTA explose en vol, au dessus du désert du Ténéré © Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères

L’importance des désaccords entre pays membres explique aussi l’absence de définition juridique du terrorisme par les Nations UniesVoir. Le Conseil de l’Union européenneVoir l’aborde au détour de motivations particulières : l’intention d’intimider gravement la population, de contraindre des pouvoirs publics, de déstabiliser ou détruire des structures politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales au moyen de modes opératoires particuliers.

En droit français, la loi du 9 septembre 1986Voir « relative à la lutte contre le terrorisme et les atteintes à la sûreté de l’État » est la première à le définir comme « une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».

Côté scientifique, le terrorisme demeure aussi objet de débat pour les chercheurs. Quelques critères déterminants peuvent cependant être retenus :

  • L’usage ou la menace d’une forme de violence extrême, intentionnelle, disproportionnée, entraînant des destructions de vies, d’infrastructures, d’informations ;
  • L’intention d’intimider ou de déstabiliser un système en place (État, société, groupe humain ou politique), pour le détruire ou le pousser à agir contre sa volonté ;
  • Le caractère souvent organisé (cellule, mouvance, réseau…) d’un phénomène se réclamant d’une idéologie, même si l’acte peut être solitaire ;
  • Une dimension spectaculaire, destinée à frapper l’opinion publique ;
  • L’existence d’objectifs politiques, religieux, sociaux …
  • Le rejet des lois nationales et internationales au nom d’une « légitimité » autre.

L’acte terroriste renvoie ainsi à l’utilisation délibérée de violences disproportionnées, à des actes asymétriques parfois présentés comme ceux du « faible » au « fort », déclenchés par des entités généralement organisées et clandestines, visant à susciter une terreur collective. Le tout en pouvant choisir des cibles indirectes, pour renverser un ordre légal, intimider ou contraindre un gouvernement, un régime, une nation à céder à ses revendications, et atteindre un objectif politique et idéologique que lui seul juge légitime.

Quel sera le parcours muséographique ?

Inauguration
16 octobre
Deux nouveaux dons au Musée-mémorial du terrorisme

04/10/2024