Avec cette 2e édition de l’exposition des collégiens et lycéens sur le terrorisme, le Musée-mémorial du terrorisme poursuit son action en direction des publics. Cette exposition
se déroule en trois parties, Regarder le terrorisme, Appréhender le traumatisme, Commémorer les victimes
Les élèves de plusieurs établissements engagés dans le projet ont cherché à comprendre ce qu’était le
terrorisme, quelles en étaient les origines, les ressorts, les manifestations et comment la société réagissait. Beaucoup se sont intéressés à la façon dont les médias regardent les attentats terroristes. D’autres à ses racines, ses ramifications, se mettant dans les traces des historiens, des sociologues, mais aussi des enquêteurs des services de police ou du renseignement qui cherchent à remonter le fil d’une attaque et à en prévenir d’autres. Ils ont voulu parler des attentats récents en France, liés au terrorisme islamiste, depuis les attentats de Toulouse et Montauban en 2012 jusqu’à l’assassinat de Samuel Paty en 2020. Ils sont aussi remontés plus loin dans l’histoire, jusqu’à l’attentat de Sarajevo en 1914 et se sont intéressés à d’autres pays, la Norvège, l’Allemagne, la Belgique, le Burkina Faso ou la Tunisie.
Presque tous les élèves ont rencontré une ou plusieurs victimes du terrorisme, qui ont accepté de
venir témoigner en classe, certaines pour la première fois, de ce qu’elles avaient vécu. Certains ont perdu un proche, un enfant, un compagnon, un ami. D’autres ont été grièvement blessés. D’autres encore en sont sortis indemnes physiquement mais racontent les blessures psychiques dévastatrices et le difficile retour à la vie normale. Ces rencontres ont été déterminantes dans le travail des élèves, qui ont voulu mettre des mots, des coups de crayons, des explications sur ce qu’ils avaient entendu. Ils décrivent le moment de l’attaque, celle contre le Bataclan en novembre 2015, celle contre l’école Ozar Hatorah en 2012 ou encore celle de Nice en juillet 2016. Et ils essaient d’expliquer, avec leurs mots et leurs outils, la lente et difficile reconstruction, le deuil, les émotions contradictoires, le rôle de la justice sur ce chemin.
Dans ces projets, l’importance de la mémoire revient toujours. Le dépôt du témoignage constitue pour les élèves une forme d’obligation à témoigner à leur tour et à exprimer un hommage aux victimes. Les mots de Samuel Sandler et la lecture de la pièce Les feux dans ces mots, constituée de témoignages tissés sur l’attentat de Toulouse le 19 mars 2012 ont nourri la conception d’un mémorial en hommage aux victimes de Toulouse et Montauban. A Paris, des élèves de collège ont voulu danser sur les mots de Fred Dewilde et Gaëlle Messager, rescapés du Bataclan. Des élèves de lycée professionnel ont prolongé un travail sur les attentats d’Oslo et Utoya le 22 juillet 2011 par une confection textile en hommage aux victimes, dont une grande partie avaient quasiment leur âge. Cette année encore l’art et la création prennent une place importante dans la démarche de commémoration des élèves qui invitent à « ne pas oublier » et à « se souvenir ».