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Une journée avec Fred Dewilde, rescapé du Bataclan, dans un collège francilien

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Le 9 mai, des collégiens des Hauts-de-Seine ont accueilli Fred Dewilde, rescapé du Bataclan, sorti indemne physiquement de la salle de concert, après 2h passées dans la fosse de la salle de spectacle. Dessinateur et graphiste, il se met à transcrire son expérience traumatisante quelques semaines après l’attentat, puis son parcours de reconstruction psychique. Mon Bataclan, vivre encore sort en 2016. Puis en 2018, La morsure est un récit autobiographique sur les tentatives de l’auteur de renouer avec la vie familiale dans les mois qui suivent. Conversation avec ma mort (2021) et La mort Emoi (2022) interrogent son rapport à la mort.

Les 60 élèves de deux classes de troisième qui participent au projet « Faire face au terrorisme » (Voir l'exposition 2021-22) ont d’abord écouté le témoignage de Fred Dewilde. Au-delà de l’horreur dont témoigne son récit, Fred évoque la culpabilité du survivant, le syndrome de stress post-traumatique et son rapport bouleversé à la vie, à la mort, aux autres. Au gré des questions des élèves sur la colère qui reste ou qui s’efface, sur le rapport au travail, sur la difficulté ou non à témoigner, Fred explicite l’importance pour les victimes d’être entendues et prises en compte par les pouvoirs publics, la dimension quasi thérapeutique du témoignage qui permet de confier la douleur psychique et de transmettre la mémoire de ces événements dramatiques.

Après le témoignage et les échanges de la matinée, est venu le temps de l’expression par les élèves pour évoquer ce qu’ils ont ressenti, compris, ce qu’ils ont envie de dire, lors d’un atelier intitulé « Dessiner le traumatisme ». Les élèves peuvent s’exprimer « à la manière de Fred Dewilde » : dessiner la rencontre, une émotion, réaliser un dessin de presse, écrire un texte en prose ou en vers. Durant deux heures, chacun s’attelle, réfléchit, parcourt les planches, échange avec son voisin. Fred circule de table en table, pour donner un conseil sur un coup de crayon, rassurer un élève qui se dit « nul en dessin », répondre encore à des questions. Les réalisations sont très diverses, reflet de la diversité des appréhensions face au récit de vie de Fred Dewilde. Certains ont cherché à représenter la scène de l’assaut et de l’attente le soir du 13 ; d’autres ont symbolisé les cauchemars de Fred ; d’autres encore ont personnifié la République attaquée à travers la vie de chaque victime.

Étape importante du projet du MMT, cette journée restera marquante pour ces élèves, qui travaillent sur le terrorisme dans le dessin de presse. Leurs réalisations trouveront une place centrale dans l’exposition à venir.

 

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