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Stéphanie devant la statue de la Fidélité

Cette scène composée l’après-midi du 13 octobre 2021, alors que se succédaient à la barre les témoignages des victimes du Bataclan, n’est pas la retranscription d’un instantané du procès mais un témoignage offert par l’aquarelliste-reporter de sa perception du procès.

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Stéphanie devant la statue de la Fidélité, Noëlle HERRENSCHMIDT, Mine graphite et aquarelle sur papier, Musée-mémorial du terrorisme, AC.2023.1.2.24

 

Le point de départ semble être le portrait de Stéphanie, victime du Bataclan, lisant son témoignage à la barre. Si son regard est concentré sur les nombreuses feuilles de son texte, l’émotion qui traverse son témoignage se ressent par la présence du mouchoir à sa droite. À gauche, l’écran retranscrit le lien fort entre Luciana, mère d’une victime décédée et la traductrice afin que sa parole puisse être comprise de tous. Placées dans deux espaces séparés, les figures de Stéphanie et Luciana se répondent. Les cheveux blonds de Stéphanie émergent de l’aplat de noir décrivant son vêtement tandis que la figure de Luciana est animée par les motifs de son foulard. La composition en triptyque donne une place de protagoniste à la Fidélité, allégorie sculptée par François-Joseph Bosio en 1826 que souligne l’inscription. « Elle écoute les victimes avec bienveillance ». Cette sculpture a été un élément déterminant dans l’attachement de l’aquarelliste-reporter au procès du V13 :  en la retrouvant dans la salle des Pas Perdus déjà parcourue de nombreuses fois pour les procès qu’elle couvre depuis les années 1980, elle s’est immédiatement sentie comme chez elle.

 La partie basse est réservée à l’écoute. En représentant le banc des victimes, la reporter montre une diversité d’attitudes. La couleur joue aussi son rôle en attirant notre attention sur la juxtaposition de plusieurs scènes, qui révèlent le dispositif de retransmission mis en place pour ce procès. Comme le signale la légende, les rubans indiquent le souhait de répondre aux journalistes ou non. Pendant dix mois, la parole des victimes, leurs ressentis et leurs récits ont été mis au cœur du procès V13. Ce dernier montre combien les témoignages des victimes ont contribué à la construction de la mémoire collective.

 

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